9 minutes | magazine 01/2022
"Il y a un vent fantastique !"
Andersen – un géant danois, qui, à 66 ans, reste extrêmement dynamique et généralement de très bonne humeur - est tout simplement l'homme à tout faire à Østerild, un vaste terrain d'essai pour les éoliennes offshore. Quelqu'un qui a son métier dans les veines : le superviseur de grue Espen Andersen.
Next generation: Les préparatifs pour le levage en tandem de l'immense générateur battent leur plein.
Simulation offshore pour gros calibres
Pour une fois, chers lecteurs, nous ne commençons pas cette histoire en parlant de nos grues. Elles ne seront pas oubliées pour autant dans le magazine clients UpLoad. Commençons plutôt ce petit reportage sur un chantier passionnant au nord du Danemark, en parlant de celui que l'on peut qualifier « d'éminence grise » du site. Quelqu'un qui a son métier dans les veines : le superviseur de grue Espen Andersen. Andersen – un géant danois, qui, à 66 ans, reste extrêmement dynamique et généralement de très bonne humeur - est tout simplement l'homme à tout faire à Østerild, un vaste terrain d'essai pour les éoliennes offshore. Lorsque l'on quitte la route goudronnée en voiture et que l'on tourne pour se rendre sur le site d'essai, une barrière nous empêche de poursuivre notre route. "No problem", dit Espen Andersen : "Just call me. J'ouvre".
Knows how: Depuis près de sept ans, Espen Andersen est responsable des travaux de levages lourds pour BMS Heavy Cranes sur le site d'essai.
Même en tant que portier, Espen, que tout le monde appelle par son prénom, n'est pas trop mal. Le métier principal de cet homme sympathique, qui s'occupe de tout et de tous sur le terrain d'essai de plusieurs kilomètres, est pourtant celui d'un professionnel absolu. Il est plus précisément le spécialiste chevronné de toutes les grandes grues sur chenilles de Liebherr qui travaillent régulièrement à Østerild. Pendant des décennies, il s’est assis dans les cabines de nombreux types de grues. Il connaît presque toutes les grues mobiles Liebherr, de la cent tonnes à la LTM 1750-9.1. Il a pris place pour la première fois dans une grue à l'âge de 22 ans.
Il n'est donc pas étonnant qu'Espen soit considéré comme le spécialiste en matière de grues. Avec son rôle de Crane Supervisor, il coordonne tous les travaux de levage à Østerild. Depuis 2015, il travaille pour l'entreprise de grues danoise BMS Heavy Cranes A/S sur cette bande de terre exposée aux vents. C'est ici, presque à la pointe nord du Danemark continental, à quelques kilomètres seulement de la côte du Skagerrak, ce renflement de la mer du Nord qui borde la Norvège, la Suède et le Danemark, que les fabricants d'éoliennes testent leurs innovations pour la production d'électricité en mer. Plus familièrement : Des moulins à vent offshore. Le producteur danois Vestas et Siemens Gamesa Renewable Energy y sont représentés. Neuf champs d'essai sont actuellement équipés de différentes installations. Toutes sont d'une taille assez impressionnante. Comme il est nettement moins compliqué de tester de nouvelles turbines sur terre qu'en haute mer, la demande est grande. Le site a même été récemment agrandi. Østerild est l'un des sites les plus propices à l'éolien au Danemark.
Heavy ! Ce palonnier spécial est utilisé pour les levages les plus lourds avec deux grues. Une charge incroyable de 800 tonnes peut être suspendue au méga-crochet.
Cas de charge du générateur
"En ce moment, explique Espen, nous travaillons avec nos grues sur le champ numéro sept, où nous installons pour Siemens Gamesa une grande éolienne d'une puissance de quatorze mégawatts et d'une hauteur de tour de 155 mètres". Pour installer cette éolienne, la plus puissante à ce jour à Østerild, il a également prévu deux puissantes grues sur chenilles sur son chantier : "Nous travaillons ici avec deux Liebherr LR 11350 que nous avons équipées pour atteindre une hauteur sous crochet de 185 mètres. Chaque grue est équipée de la double flèche "Power-Boom" et de 380 tonnes de contrepoids. Nous pouvons ainsi monter des charges brutes jusqu'à 350 tonnes sur la tour de 155 mètres de haut".
Les énormes pièces à mettre en place pour réaliser les essais sont déjà un défi pour un novice. L'immense générateur semble surdimensionné en comparaison des personnes ou des véhicules qui se trouvent à côté. Cette pièce de dix mètres de haut représente un volume gigantesque de 800 mètres cubes. Pour les deux puissants haltérophiles de Liebherr, le plus grand cas de charge, parmi l’ensemble des composants de ces installations colossales, reste, et de loin, l’énorme générateur. "Avec le moufle à crochet, la traverse spéciale et les élingues, nous arrivons à une charge brute de 176 tonnes pour chaque grue", ajoute Espen. "Avec une portée de 32 mètres, nous utilisons presque toute la capacité de levage des deux grues sur chenilles ".
Avec ses 14 mégawatts, cette nouvelle turbine est l'une des plus puissantes que Siemens Gamesa prévoit de produire dans les prochaines années. Il est prévu d’installer cent de ces éoliennes sur un parc éolien offshore dans la mer du Nord anglaise. Les éoliennes avec un diamètre de rotor de 222 mètres devraient y être installées à partir de 2024. Mais avant cela, le prototype de cette impressionnante éolienne doit encore faire d'innombrables heures d'essai sur le site d'Østerild.
En mission dans le monde entier pour l'énergie éolienne
Pour ce travail actuel sur le terrain d'essai, BMS Heavy Cranes a eu recours aux grues sur chenilles LR 11350, les engins de levage les plus puissants de son gigantesque parc de grues. Le groupe d'entreprises BMS Group, actif dans le monde entier, dont le siège se trouve à Aalborg au Danemark et qui emploie environ 1.100 personnes, exploite au total environ 640 grues. La majorité d'entre elles proviennent de Liebherr. Rien que pour l'année 2021, BMS a commandé chez nous 23 grues d'une capacité de levage de plus de 7.000 tonnes. Cette entreprise dynamique est en forte expansion. En plus de son activité habituelle de levage, au travers de succursales dans toute la Scandinavie, BMS étend son activité au domaine du montage d'éoliennes dans le monde entier. Les Danois sont actifs dans plus d'une douzaine de pays. Y compris en Russie, en Australie et aux États-Unis. Des grues Liebherr de type LR 11350 travaillent actuellement aussi pour BMS Heavy Cranes sur de grands projets éoliens au Vietnam et à Taiwan.
"L'une des grues les plus puissantes au monde est en fait toujours présente sur notre site d'essai", nous explique Espen Andersen. "Je suis venu ici pour la première fois il y a plus de six ans avec la première LR 11350 de BMS Heavy Cranes et depuis, je suis sur place plus ou moins sans interruption". Depuis, lui et ses collègues ont installé puis démonté plus d'une douzaine d’éoliennes. Espen ne sait plus le dire avec exactitude, car les installations doivent être retirées au bout de deux ans maximum. Ceci, pour laisser place à de nouvelles éoliennes, plus modernes et généralement plus grandes. En revanche, il sait exactement quelles grues ont été utilisées jusqu'à présent sur "son" terrain : "Rien que l'année dernière, nous avons eu en plus les grues mobiles à flèche en treillis LG 1550 et LG 1750, la LR 1750 et une LTM 1750-9.1 sur les différents chantiers. Et pour le montage de ces grandes grues, bien sûr, plusieurs petites grues mobiles et grues télescopiques sur chenilles de Liebherr".
Soleil et nuages noirs: Près des côtes, le temps peut changer en peu de temps. Parfois, les conditions météorologiques ne laissent que de petites plages horaires disponibles pour les travaux de levage.
Le vent : à la fois une malédiction et une bénédiction
„ Espen nous raconte qu’il y a quelques années, deux grues LR 11350 sont intervenues en même temps sur le site. A l’époque, chacune des deux grues réalisait un levage individuel. Le fait de faire travailler ces deux grues en tandem, pour une même opération de levage est une grande première à Osterild.
Et cela s’est très bien passé. Tout a parfaitement fonctionné. Pourtant, le vent et ses fréquentes rafales ont constitué un défi de taille, tant pour l'équipe de montage que pour l'équipe de BMS Heavy Cranes. Trop souvent, la vitesse du vent dépassait neuf mètres par seconde, la limite supérieure autorisée pour les levages de la nouvelle installation. "Bien sûr, nous avons eu beaucoup de temps d'attente à cause de cela. Mais", explique Espen, "après tout, c'est exactement pour cette raison que nous réalisons nos essais à Østerild. Ici, il y a tout simplement un vent fantastique".
Cet article a été publié dans le magazine UpLoad 01 | 2022.